NEW YORK, September 12th 2011 – Après 10 ans d’absence sur le podium new yorkais, le duo de créateurs Marithé + François Girbaud fait un retour marquant, avec un discours qui ne peut laisser personne indifférent. Délaissant la distribution un peu trop hip-hop des dernières années, la marque se concentre cette fois vers un message plus universel, qui s’adresse à toute les générations. La collection ne s’inscrit pas dans une tendance quelconque, mais plutôt dans un continuum de changement. Fashion Windows a d’ailleurs eu la chance de s’entretenir avec François Girbaud quelques minutes avant le défilé. En demandant quelles étaient leurs inspirations pour la saison, il s’emballe et ne mâche pas ses mots:
“Je m’en branle totalement de la saison. Cette idée de saison est complètement dépassée, [ et ce] depuis longtemps. Le monde a changé et on continue, dans la fashion industrie, à avoir cette idée stupide de saison. Je trouve ca completement idiot. On est entrain de parler d’un traitement, entrain d’apporter à l’industrie de 2 millions de travailleurs, tant au niveau santé, que conditions de travail. On ne peut continuer ce qu’on a fait pendant des années [à gaspiller, à dépenser sans compter.]
Malheureusement, grâce ou à cause de Fukushima, on comprend qu’on partage le même air, qu’on partage la même eau, qu’il faut sauver l’énergie. On ne peut plus continuer à faire du chimique; on ne peut a [continuer] à détruire les gens. Je pense que là, il y a quelque chose… Donc, nous, on amène des technologies qui sont le laser et l’ozone. Ce que faisait Marithé avec des cailloux et de l’eau maintenant, on le fait avec de la lumière et de l’air, je ne sais pas ce que ca va devenir, mais il est évident que c’est énorme. On ne peut pas continuer comme ça. Je pense que lorsqu’on sauve 97, 5 % [d’eau] c’est intéressant. On est entrain d’ouvrir un chemin. Donc je ne pense pas que ce soit saisonnier!”
Finalement, revenant sur son retour à New York, François Girbaud reprend:
“La réaction est bonne ; il y a dix ans qu’on n’était pas [venus] à New York. Et je vois la réaction, je retrouve des visages d’amis. Ce que j’aime ici justement c’est cette mémoire qu’on les américains et [surtout] par rapport à notre marque qui a marqué énormément les années 80. Ca fait plusieurs années, mais ça va continuer et [susciter] encore plus de réaction. Après Fukushima, c’est évident que les gens sont plus concerné. Malheureusement, il faut arriver au catastrophe pour qu’il y ait ce genre de chose. ”
Ainsi, le duo fidèle à cette ligne de pensée, a présenté une collection qui fait fît des tendances. Des modèles arborant fièrement des t-shirts aux couleur de la marque et un slogan révélateur: Rebel not Criminal. Sinon des jeans aux coupes plutôt basiques, style bootcut avec revers apparent. Toutefois, la multitude de teintes qu’il est possible de créer avec leur technologie est impressionnante. Une collection donc qui ne passera peut-être pas à l’histoire, mais un message qui, lui, fera son bout de chemin.
[ MARIE-CHARLES]